Vue aérienne du village de Harol
Le village de Harol
se voit de très loin à la ronde, juché qu’il est de
façon pittoresque, sur la crête même des Faucilles,
ce qui vaut à son église une particularité exceptionnelle.
Seule des Vosges à cet égard, il ne semble pas qu’elle ait
d’autre émule dans la France entière !
L’ondée, qui d’aventure s’abat
sur son toit, verra une dispersion singulière de ses eaux, dont
une partie passera sous les ponts de Cologne, et l’autre, sous le pont
d’Avignon ! Le versant nord du toit s’égoutte en effet dans une
rigole conduisant à l’Illon, et par lui au Madon, à la Moselle
et au Rhin, tandis que celui du sud s’écoule vers le Coney, la Saône
et le Rhône.
Le statut administratif
de la commune semble confirmer cette position « en charnière
» ; rattachée au canton d’Escles à la Révolution,
elle passa un temps à Darney, puis à Dompaire depuis 1833.
Le village, mentionné pour la première fois en 1070 sous
le nom de « Haros », était au spirituel le chef-lieu
de la grande paroisse du Ban de Harol, qui s’étendait à 12
kilomètres au sud jusqu’à Thunimont. La forêt domaniale
du Ban de Harol le rappelle encore aujourd’hui.
Quoique situé sur le territoire
du diocèse de Toul, le Ban de Harol dépendait du chapitre
de Remiremont, depuis 1235 au moins, comme l’atteste un parchemin conservé
aux archives des Vosges.
Son église dédiée
à Saint Epvre, disparut sans doute, en raison de sa position stratégique,
à la guerre de Trente Ans, mais on ne la reconstruisit qu’en 1765.
L’allure monumentale de sa façade appuie la tradition locale, suivant
laquelle les Dames chamoinesses y ont participé. Au-dessus d’un
portail à l’antique, une niche à coquille présente
une jolie statue en grès de la Vierge à l’Enfant.
L’intérieur est la caractéristique
des églises vosgiennes du XVIIIème
siècle : vaste nef à fond plat, ouvrant sur un cœur à
cinq pans voûté d’ogives. la chaire (classée monument
historique) fut acquise une trentaine d’années plus tard, à
la liquidation de l’abbaye des Prémontrés de Flabémont,
dont elle porte encore les armes : « D’azur à trois
cloches d’argent ».
Personnages célèbres :
Derazey, Jean-Nicolas : né à Harol, le 21 juin 1760, ancien député des Vosges, chevalier de la Légion d’Honneur, fondateur de la ferme de Saurupt, mort conseiller honoraire à la Cour royale de Nancy, le 28 février 1843, âgé de 82 ans.
Lecomte, curé de Harol, fondateur du Bureau de bienfaisance.
Grangé, Jean-Joseph, garçon de ferme, né à Harol, inventeur d’une charrue qui porte son nom et qui lui valu de nombreuses récompenses et la croix de la Légion d’Honneur.
Colonel Deslon